Léon Degodenne – ASPH Namur
» Train tram bus « , c’était quelques sacrées aventures. Donc en fait, ça consistait à prendre des tickets de train et d’embarquer dans ce train des personnes en chaises roulantes, différents handicaps. Il y a eu plusieurs expériences. Une qui a, il y en a deux qui ont été particulières.
Une où on avait pris le train à Philippeville jusqu’à Charleroi, puis Charleroi-Namur. Donc au niveau chemin de fer même si Philippeville, c’était pas adapté, mais avec l’aide, ça a marché. Le problème c’est l’arrivée à Namur. À Namur on est sortis de la gare, et l’objectif c’était d’aller à Salzinnes, il y avait un local de la mutualité à Salzinnes, donc notre objectif c’était d’aller à Salzinnes. Donc on s’est approchés près du premier autobus, où on s’est rendu compte que c’était impossible. Il y a deux personnes qui étaient parvenues à rentrer dans le bus en chaise roulante. Mais les trois autres qui étaient un peu plus, plus imposantes, on n’est jamais parvenu à les faire rentrer. Donc le chauffeur du bus a été super sympathique il a dit : » Bon je vais aller chercher un de mes collègues qui est un peu plus loin qui a un nouveau bus avec lequel ça devrait normalement marcher « . Donc il est allé chercher le collègue avec un bus, qui est venu et qui a dû se mettre légèrement en travers sur le chemin en face de la gare de Namur. Et là grosse surprise : ben, la chaise roulante, on n’est jamais parvenu à entrer dans le bus.
Le chauffeur a appelé un inspecteur du TEC. Qui est venu. Qui ne savait pas très bien quoi faire. Et il dit » Il y a justement une ASBL sur Namur qui s’occupe justement des transports pour personnes handicapées avec des véhicules adaptés « . Il a voulu téléphoner à l’ASBL en question, le problème c’est que l’ASBL ne travaillait pas le dimanche. Donc en finalité, on a dit à cet inspecteur qui a été soulagé, enfin je n’en sais rien, on lui a dit : « ben tout compte fait on va y aller à pied quoi ». On avait pendant que je travaillais à Philippeville on avait fait l’acquisition d’un petit car, qui lui était adapté avec lift à l’arrière et rails de fixation pour les chaises roulantes. Et notre véhicule était un peu plus loin que la gare. Il attendait le signal pour venir rechercher les personnes pour pas les laisser en plan, évidemment, sur le trottoir.
Quand on entame ce genre d’actions, c’est loin d’être évident parce que ça démontre aussi l’incapacité, en général, pour les gens qui ne sont pas confrontés, qui ne connaissent pas la problématique du handicap, de faire face à des situations telles que celles-là. Et je pense que c’est au travers d’actions comme celles-là que bon il y a des prises de conscience qui se font.