Vincent Snoeck – Atingo
Et puis à l’issue de cette rencontre autour du RRU et autour du référentiel en accessibilité, on s’est dit qu’on créerait bien un collectif. Et ça a été vraiment le début de la naissance du grand réseau de l’accessibilité comme je l’appelle. Et là on est arrivé, on est en 2006. Et en 2006 donc est né, on va pas dire officiellement parce que c’était une association de fait, mais est né le CAWaB, qui est le Collectif Accessibilité Wallonie Bruxelles, dont on reparlera régulièrement. Et dans lequel l’ASPH est un membre fondateur comme nous qui nous appelions GAMAH, y avait le bureau « Plain-pied », il y avait l’association « Passe-Muraille », y avait toute une série d’associations, y avait Altéo qui ne s’appelait pas encore comme ça à l’époque, etc. Et là, on s’est rendu compte que plus on se rencontrait, plus on échangeait, plus on partageait des connaissances, d’abord plus on s’appréciait, et on s’est rendu compte aussi très vite de la force du réseau.
Parce que en 2006, nous avons tout doucement pu préparer en fait des élections qui arrivaient en 2009. Des élections régionales. Et là on s’est rendu compte que si toutes les associations demandaient la même chose, ben, on avait beaucoup plus de chance d’être entendus. Et donc on est vraiment dans le début du réseau associatif lié à l’accessibilité, donc dans les débuts du CAWaB. Et c’était, je pense, la mise en place d’une force qui ne s’est pas démentie depuis maintenant bientôt 15 ans. La force c’est l’union, alors ça parait bateau de le dire, mais on l’a vraiment vérifié sur le terrain. Je me souviens il y a presque 20 ans, on s’est retrouvé dans des cabinets ministériels, toutes les associations qui s’occupaient d’accessibilité, à défendre son bout de gras chacun en disant que notre travail était le meilleur, etc. Et les autorités publiques nous ont renvoyés dos à dos en disant : « Écoutez, comment voulez-vous qu’on accorde plus de crédit à l’un qu’à l’autre puisque vous êtes tous des professionnels et vous semblez tous dire que vous êtes les meilleurs. Donc accordez-vous, mettez-vous ensemble. Et quand vous parlerez d’une même voix, à ce moment-là on vous écoutera ». Ça a été une des raisons pour lesquelles on a travaillé ensemble sur le RRU, pour lesquelles le CAWaB s’est constitué.
Et une des premières missions que le CAWaB a eue c’était de réfléchir à un référentiel d’accessibilité. C’était de se dire : si on doit construire un bâtiment neuf, accessible à tous, comment est-ce qu’on le construit ? Est-ce qu’on pense tous la même chose ? Et là on a eu des dizaines et des dizaines de réunions, avec toute une série d’associations qui représentaient tout type de handicap. Donc on a eu des associations, qui sont toujours dans le CAWaB maintenant, mais qui représentaient les personnes qui ont un handicap moteur, handicap visuel, handicap auditif, handicap intellectuel. Et des associations spécialisées avec des techniciens, mais aussi des associations représentatives de façon plus large comme l’ASPH, comme le mouvement Altéo, etc.
Et on a travaillé à la création de ce référentiel accessibilité. Et donc, une fois que c’était terminé, on avait un document immense, un document Excel immense, très long avec plein de lignes et des chiffres qui disaient : ben voilà une aire de rotation c’est ça, une toilette accessible on la construit comme ça, comme ça, comme ça, comme ça. Et on était tous d’accord. Et en fait on s’est dit, ben à partir de là on a un référentiel commun, on était déjà une vingtaine d’associations, et si on le défend tous de la même façon, ben, on va obtenir les mêmes résultats.
Et c’est en ça vraiment que la force vient de l’union, c’est que : il n’y avait plus aucune association qui s’occupe d’accessibilité, ou qui est intéressée par les questions d’accessibilité, qui demandait autre chose que ce que les autres demandaient également. Et donc on a vraiment vu à ce moment-là un intérêt et une écoute bien plus forte des pouvoirs publics. Parce qu’ils se tournent vers l’ASPH, vers Atingo, vers Plain-Pied ou vers Altéo, ils avaient la même réponse. Tout simplement.