Retranscription vidéo : « Emission 44 à la Une : Semaine de la Personne handicapée – Sensibilisation dans une école de Vielsalm (01-12-1999) » Campagne 2020 ASPH

Journaliste

Une campagne de sensibilisation à la personne handicapée se déroule en ce moment dans les écoles de la commune de Vielsalm. Le livre « Daverdisse à la carte »… Dans le cadre de la semaine de la personne handicapée, de la journée européenne, ce vendredi 3 décembre nous nous sommes penchés pour une campagne de sensibilisation à l’ASPH, de l’ASPH, pardon, l’Association Socialiste de la Personne Handicapée, pour conscientiser les enfants aux difficultés rencontrées par les personnes déficientes. L’association organise dans les écoles de la commune de Vielsalm une animation s’apparentant à un jeu de rôle. Olivier Orianne et Geoffrey Lecoyer se sont rendus à Goronne.

Voix off

Souvent cachée, mise à l’écart, crainte ou ignorée, la personne handicapée a trop longtemps payé les frais de sa différence. Si aujourd’hui, les choses ont évolué dans le bon sens, les a priori négatifs et des préjugés n’en demeurent pas moins. comme une prise de conscience doit se faire dès le plus jeune âge, l’ASPH a décidé de sensibiliser en priorité les enfants de 8 à 12 ans aux difficultés quotidiennes rencontrées par les personnes victimes d’une infirmité. Pour la province de Luxembourg, la commune pilote est Vielsalm. Les écoliers de Goronne ont donc participé aux premier module une animation qui en compte deux. Durant une matinée, ils ont pu rentrer dans la peau des personnes handicapées à travers neuf mises en situation liées à différents types handicap : paralysie et difficulté de mouvement des membres inférieurs, handicap des membres supérieurs, problèmes rencontrés par les personnes de petite taille, handicap de la vue, de l’ouïe ou de la parole, troubles du langage, et autisme.

Rébéka Mutumbo – Animatrice ASPH

C’est vrai qu’au départ, c’est très gai, pour eux, de jouer avec la voiturette c’est jouer sans les jambes, c’est une grande poussette, c’est un skateboard modifié, et bon, pour eux, c’est très gai.

Voix off

Au terme de ces exercices, une discussion entre les enfants et l’animatrice s’engage.

Rébéka Mutumbo – Animatrice ASPH

Lors du débat, nous leur faisons prendre conscience que justement, le handicap n’est pas un jeu. Et pour eux c’était gai, parce que c’était une matinée ou un après-midi, mais le handicap n’est pas un jeu. Et si on doit vivre avec un handicap toute sa vie, c’est très dur. C’est très dur. Et ce n’est pas uniquement fatiguant parce que c’est demi-journée  et qu’on a mal au bras après avoir utilisé des béquilles. Ça dure toute la vie.

Voix off

Le module 2 de l’opération prolongera cette expérience sur le terrain.

Raymond Philippart – Responsable local ASPH

Un de mes souhaits également, c’est que… avec la collaboration de l’instituteur, que l’action continue, (inaudible), par exemple, ils sont en train de faire des petits mobiles pour mettre les voitures qui sont parquées sur des parkings pour handicapés.

Voix off

Le but final de cette action étant que les enfants conscientisés à la problématique de la personne handicapée en parlent à leur entourage, permettant ainsi une conscientisation des parents. Celle-ci est d’autant plus facile que désormais, les enfants portent un autre regard sur la personne handicapée.

Journaliste

Tu comprends mieux, maintenant, ce que ressentent les personnes handicapées ?

Justine – élève

Oui.

Journaliste

Et qu’est-ce qu’elles doivent ressentir, à ton avis ?

Justine

Ben… qu’elles ne sont pas comme les autres. Et qu’elles aimeraient bien être comme les autres.

Adrien – élève

Je me dis que c’est bien d’essayer une fois, mais quand on l’est tout le temps, ben… c’est un peu embêtant.

Journaliste

Qu’est-ce que tu as retenu, finalement, qu’est-ce que tu penses maintenant des personnes handicapées ?

Adrien

Ben… qu’elles doivent s’ennuyer.

Denis – élève

J’ai trouvé que c’était vraiment bien, j’ai vraiment bien senti que les handicapés étaient malheureux comme ça et désormais, je ne rigolerai pas d’eux. J’ai bien compris que ils étaient malheureux.

Voix off

Munis de ce regard neuf, ces enfants sont désormais des ambassadeurs, prêts à agir pour que demain, la personne handicapée n’ait plus à rougir de sa différence.