Journaliste
Madame, monsieur, bonsoir. Merci de votre fidélité. Ce matin, l’Association Socialiste de la Personne Handicapée inaugurait à sa manière, et avec un jour d’avance, la Journée Train Tram Bus, dans le but de sensibiliser le public aux problèmes de l’inaccessibilité, pour les personnes handicapées, des transports en commun. Partis de Mons, nos voyageurs devaient être accueillis à la gare de la Louvière par le ministre de l’Action Sociale, Willy Taminiaux. Le ministre était présent, mais une surprise, que n’auraient pu imaginer les esprits les plus inventifs, était au rendez-vous, au quai numéro 1. Reportage : Francis Hermant.
Voix off
À bord de ce train, quatre personnes handicapées, dont trois en chaise roulante. Leur but : rejoindre tout simplement La Louvière-Sud au départ de Mons pour montrer que l’accessibilité aux transports en commun, entre autres, est un problème permanent. Mais ce voyage était aussi une manière d’inaugurer la Journée Train Tram Bus de ce samedi.
Gisèle Marlière
Demain, il y a une journée Train Tram Bus. Ce qu’on a voulu montrer, c’est un petit préalable, c’est qu’une journée Train Tram Bus accessible à tous, ce n’est pas possible pour tout le monde et encore moins le monde du travail. Le monde du déplacement pour aller vers le travail. Ce matin, nous partions à 7 heures, comme pour aller travailler, avec tout le monde. Eh bien, il est 9 heures moins 20. Nous avons mis 1 heure 40 pour rejoindre un trajet de 10 minutes. Si… Ces personnes, c’était leur premier emploi ou leur premier jour de travail, elles seraient à la porte. C’est terminé. À La Louvière, nous ne savions pas descendre du train. On ne savait pas sortir. La situation sur le quai de La Louvière était effectivement effarante. Si nos voyageurs avaient bien pu embarquer à Mons, grâce d’une rampe d’accès, rien de tel ici. Il fallut recourir à des méthodes plutôt étonnantes. Bien pire, une personne, dont la chaise était plus large, a été contrainte de continuer son voyage vers Charleroi. D’où elle pouvait reprendre un train vers le point de départ…
Voix off
Mons.
Journaliste
Alors, comment s’est déroulé votre trajet
Personne interviewée
Mons – La Louvière ? Le trajet, très bien. Le départ, pas trop mal. Pénible, laborieux, mais on a quand même réussi à prendre le train. À l’arrivée, je vais dire… C’est à la limite du dramatique. Quand on voit qu’on laisse quand même monter des gens dans un train, sans se soucier du fait qu’ils pourront en descendre. Quand je vois… la personne qui nous accompagnait, qui est obligée de refaire le trajet vers Charleroi, ensuite de redescendre à Charleroi, de remonter dans un autre train pour retourner à Mons, d’où il vient. Je trouve que ce sont des choses qui ne devraient, qui ne devraient pas se passer. Ce n’est pas qu’on est différent qu’on n’a pas le droit d’avoir une vie comme tout le monde, qu’on n’a pas le droit de prendre les transports en commun comme tout le monde. Et en fait, j’espère que ça va faire comprendre qu’on a le droit de voyager.
Voix off
Mais l’accès aux transports publics n’est pas la seule embûche qui attendait nos voyageurs. Après les péripéties du train, les rescapés de l’aventure prenaient leur petit-déjeuner dans le seul endroit qui leur soit accessible dans le centre de La Louvière.
Journaliste
Alors ici vous prenez le petit-déjeuner, est-ce qu’il y a un choix particulier pour le lieu ?
Personne interviewée
Le chemin, il a été très réduit. C’est le seul endroit accessible. En tous les cas, on a visité quand même pas mal d’endroits, de petits cafés dans La Louvière.