Journaliste
[Il manque le début] les adultes de demain si l’expérience n’est pas évidente pour tout le monde, elle est néanmoins nécessaire et enrichissante, comme l’ont constaté Gaël Brunin et Jan Finster.
Voix off
Mon ami marche en fauteuil roulant » est un projet développé par l’Association Socialiste de la Personne Handicapée, qui vise la mise sur pied d’animations dans les écoles primaires. À la ville de Fontaine-l’Évêque, cela fait quatre mois que le projet a été pris en main, ce matin, il faisait halte à l’école des Trieux de Forchies-La-Marche.
Sabrina D’Addazio
Nous avons fait toute une prospection dans les écoles ici, dans l’entité de Fontaine-l’Évêque tous réseaux confondus c’est-à-dire l’enseignement primaire officiel et l’enseignement libre et les écoles ont répondu présents et donc en fonction des demandes, nous avons sollicité les animateurs de l’ASPH qui viennent donner ces animations sur le handicap.
Dominique Vostier
On se rend compte que les idées commencent à évoluer et on voudrait que ça se fasse dès le plus jeune âge, où là, on peut encore… il n’y a pas d’idées préconçues concernant le handicap donc c’est le meilleur moyen, je crois, de sensibiliser les gens et de futurs citoyens.
Voix off
L’animation est prévue en trois phases. Tout d’abord, il y a la prise de contact entre les enfants et les animateurs, mais aussi, et c’est le plus important, avec une personne handicapée nécessaire pour la confrontation. Lors de cette prise de contact, on sonde les enfants sur leurs connaissances en termes de handicap et puis on passe à la phase numéro 2 : la mise en situation.
Journaliste
Comment réagissent-ils d’habitude ?
Serge Vandevandel
Ils prennent ça comme un jeu, au début. Mais après, ils sont plus réalistes et ils se rendent compte des difficultés parce qu’on leur explique que dans la vie courante, pour aller faire tes courses, pour aller… On a nos difficultés tout le temps, quoi.
Journaliste
Ils n’auraient pas tendance aussi à se servir des membres qui, normalement, ne devraient plus servir ?
Serge Vandevandel
Oui, ça c’est que je remarque. J’ai même envie, quand on fera encore des activités comme ça, d’attacher leurs jambes autour des repose-pieds de la voiturette, avec une petite sangle. Parce qu’il y en a beaucoup qui trichent parce qu’ils ont leurs membres, alors ils ne savent pas… Mais c’est vrai que ça change toutes les données.
Journaliste
La chaise roulante, c’est pas évident ?
Jérémie
Non… C’est pas évident !
Journaliste
Qu’est-ce qui est compliqué ?
Jérémie
Euh… La faire tourner, pour les bras.
Journaliste
C’est difficile aussi de monter les bordures ?
Jérémie
Oui ! Oui, mais j’ai trouvé le truc.
Journaliste
Est-ce que, pour toi, c’est important qu’on vienne te montrer ce que c’est de vivre dans un fauteuil roulant dans ton école ?
Jérémie
Oui.
Journaliste
Pourquoi c’est important ?
Jérémie
Ben, pour ressentir ce que les autres endurent.
Journaliste
Tu penses que par ce type d’activités on se rend mieux compte ?
Jérémie
Oui.
Voix off
Après la mise en situation, on passe ensuite à la dernière phase la plus intéressante, puisqu’elle consiste en un débat où les enfants peuvent confronter leurs idées, mais aussi poser toutes les questions qu’ils désirent. Bien souvent, le débat met du temps à démarrer preuve que certaines barrières existent encore. Mais au final, l’animation a porté ses fruits et si elle a réussi à faire changer un tant soit peu les mentalités, c’est dans la poche.
Dominique Vostier
On a réussi, je crois, à faire passer un message puisque par après, ils en reparlent. On va parfois plusieurs fois dans la même école, donc ils viennent nous retrouver. Les enfants viennent nous retrouver, mais c’est vrai que souvent, le soir quand ils rentrent à la maison, ils en parlent aux parents « Oui, maman on a fait ça, on a fait ça » donc on se dit que si le message passe déjà chez les parents, je crois que c’est déjà une bonne chose.