Retranscription vidéo : « Thématique : Accessibilités » Campagne 2020 ASPH

Raymond Philippart – ASPH

Les gares. L’aménagement des gares. Il y a X années, avec Gisèle, on avait lancé une campagne Train Tram Bus et on lui disait « jamais la gare centrale ne sera accessible ». Eh bien, on a une gare centrale accessible maintenant.

Césarine – Volontaire ASPH

Pour le train, c’est magnifique. Je n’ai jamais eu de problème. Mais avec les autobus, oui. Ils ne sont pas compréhensifs. Mais le train c’est magnifique. Je n’ai jamais eu de problème. On vous attend, on te met sur ta place, on vient te chercher quand tu dois changer de voie. Le train c’est magnifique, comme on est aidé.

Lucie – Volontaire ASPH

Le métro, c’est une chose. Les bus qui sont dits accessibles et qui ne fonctionnent pas, ça arrive très régulièrement. Les chauffeurs m’ont dit « oui, j’ai déjà dit aux techniciens de…, mais rien à faire : ils ne font rien ». Et les trams, je ne comprends pas comment ils ne peuvent pas mettre à disposition des assistants comme dans le métro pour les trams.

Iris – Volontaire ASPH

Le bus, on dit que c’est accessible par rapport à la rampe : oui et non. Il est indiqué qu’il y a une rampe pour rentrer dans le bus, mais souvent, elle est en panne. Ou alors, quand on a la chance de rentrer dans le bus, on n’a pas le temps de vraiment s’installer que le bus a déjà démarré. Donc je trouve que niveau accessibilité et transports, il y a encore des choses à faire.

Claire – Volontaire ASPH

Et je pense très clairement qu’il manque des personnes handicapées à la STIB. Je vois souvent des personnes aveugles prendre le métro. Le métro ne s’arrête pas là où sont les lignes, pour les personnes aveugles ! Ce sont des trucs cons, mais qu’il faut penser. J’ai l’impression que la direction n’est pas du tout sensibilisée à ça.

Vincent Snoeck – Atingo

Ça reste un combat important, les transports. Parce que c’est un maillon essentiel pour la participation à des activités de loisir, professionnelles, pouvoir sortir de chez soi et aller plus loin que son trottoir, c’est un premier maillon.

Raymond Philippart – ASPH

L’espace public, les trottoirs, etc. il y a une amélioration en ce sens que les communes réalisent les aménagements au fur et à mesure de leurs travaux. C’est un plus quand même, mais ce n’est pas assez.

Césarine – Volontaire ASPH

Ça serait bien qu’on indique à plusieurs endroits avec une couleur contraste le trottoir et qu’on voie au moins où est la limite pour les piétons et les voitures. Autrement, on trébuche quand on monte ou on descend.

Iris – Volontaire ASPH

Les trottoirs, il y a encore à faire. Pour traverser, on voit faire beaucoup de chemin avant de trouver une pente accessible. Maintenant, je conduis. Quand je me gare, je suis parfois obligée d’aller sur la route pour pouvoir, quelques mètres plus loin, aller sur un trottoir. Donc ça c’est encore à faire.

Vincent Snoeck – Atingo

Si on ne fait qu’améliorer les textes pour tout ce qui va se construire : pour tous les nouveaux événements, les nouveaux bâtiments, les nouveaux services, il y a beau en avoir régulièrement, ça reste une part très minoritaire de l’environnement des personnes. Si vous faites vos courses dans une ville, vous allez rentrer dans bien plus de vieux bâtiments que de nouveaux bâtiments.

Donc que fait-on pour les vieux ? Il faut prévoir un programme de progression en accessibilité. Je suis partisan, non pas d’un blocage ou d’un choc frontal, mais que chacun soit obligé de réfléchir sur 5, 10, 15 ou 20 ans s’il le faut ; qu’est-ce que je fais avec mon bâtiment pour le faire progresser en accessibilité ? Alors ce sont des petits pas, mais s’il y a des milliers de personnes qui font des petits pas, ça va finir par faire de grands pas.

On ne peut pas rester immobile. On ne peut plus tolérer que ce qui est neuf soit inaccessible, mais il faut que ce qui est ancien progresse. Je pense que c’est aussi une question de courage politique, pas seulement d’argent. Le fait d’imposer à chacun, petit à petit, de progresser en accessibilité.

Claire – Volontaire ASPH

Les associations qui veut rendre accessible les locaux n’ont pas droit aux subsides de la COCOF, alors qu’ils veulent rendre accessible. Et donc ils sont en train de chercher dans les partenaires privés pour avoir 40 000 euros pour un ascenseur qui va au sous-sol.

Césarine – Volontaire ASPH

On doit manquer de beaucoup, quelque chose pour lire, pour regarder la TV… On peut encore améliorer dans le futur. Pour Internet, ça ne va pas. On doit tellement agrandir que ça devient… Allez, je dois tricoter les lettres ensemble alors ça prend trop de temps.

Vincent Snoeck – Atingo

On a travaillé aussi depuis des années sur l’accessibilité aux élections, qui reste un combat symbolique. C’est un combat très important, car il est très porteur, parce qu’une société inclusive est une société qui permet à chacun de s’exprimer et l’élection est le premier moyen pour s’exprimer politiquement. Il y a beaucoup de choses qui ont été faites sous l’impulsion du CAWaB. Maintenant, je ne vais pas dire qu’on est arrivé à un résultat parfait, mais il y a une très grande évolution dans l’accessibilité des élections. Et ce qui n’est pas encore possible de faire seul, il y a une autorisation d’être accompagné par une personne de son choix pour pouvoir remplir son devoir de citoyen. Maintenant, l’évolution des technologies va permettre aussi qu’une personne aveugle puisse voter en toute autonomie, car il y aura une synthèse vocale sur les ordinateurs pour voter. Je suis tout à fait certain que ça ira.

Là où ça manque encore d’accessibilité dans le domaine politique, c’est toute la préparation de la campagne. Par exemple, les partis politiques ne communiquent pas suffisamment de façon accessible. Et alors on a, bien sûr, trop peu d’élus concernés par la problématique. Or, chaque fois qu’on a un élu concerné par la problématique liée au handicap, on s’aperçoit que son action fait avancer la cause de l’accessibilité et du handicap en général.

Pourquoi il y a trop peu d’élus ou très peu d’élus handicapés, que ce soit au niveau communal, régional ou fédéral ? Simplement parce que pour les personnes handicapées, ça reste encore très compliqué, dur, de travailler tous les jours, de prendre sa place, d’accéder aux infrastructures, que ce soit dans un parlement, dans une maison communale, etc. Il y a encore beaucoup de choses à faire. Plus on va faciliter ça, plus on va faciliter l’inclusion de chacun dans tous les domaines de la vie publique.