Retranscription vidéo : « Thématique : Hébergement » Campagne 2020 ASPH

Irène Lacassaigne – ASPH Charleroi

Moi, j’ai un regret, c’est de ne pas avoir réussi ça et je voudrais bien que d’autres s’y mettent pour que soient créés plus de lieux d’accueil pour les personnes handicapées, et surtout les graves, hein. Quand les parents disparaissent, qu’ils puissent au moins retomber quelque part où on s’occupe très bien d’eux.

Thérèse Kempeneers – Inclusion

Je pense que on est vraiment à un tournant. Actuellement, dans l’organisation du soutien qui est nécessaire à des personnes avec un handicap quand elles deviennent adultes et quand elles vieillissent. Quand on regarde de nouveau comment s’est organisée l’aide pour des personnes avec une déficience intellectuelle, parce que je parlerai d’elles, ce sont les familles qui ont créé les premières institutions. Alors elles disaient une institution à taille humaine, l’association que je dirigeais en a créé beaucoup. Beaucoup, beaucoup. D’Ostende à Vielsalm. Et… on disait : c’est des maisons à taille humaine. Ah, oui ?! 25 ! 25 personnes c’est, par rapport aux grosses institutions, qui avaient été créées par des congrégations religieuses ou par les provinces, évidemment 25, c’est plus humain.

Claire – Volontaire ASPH

On est vraiment « parqués » dans les centres, centres, qui sont bondés.

Thérèse Kempeneers – Inclusion

Moi, je ne voudrais pas vivre avec 24 autres personnes que je n’ai pas choisies. Ni même avec 3 autres personnes que je n’ai pas choisies. Or, c’est ça qu’on demande à ces personnes avec une déficience intellectuelle. C’est de vivre, enfin qu’on demande.. ou qu’on propose, ou qu’on proposait, c’est de vivre en collectivité avec des gens qu’ils n’ont pas choisis. Alors ça, c’était il y a quelques années.

Et maintenant, on évolue quand même. Et le fait d’avoir cette autodétermination, le fait d’avoir donné à des personnes avec une déficience intellectuelle les outils pour qu’elles puissent choisir ce qu’elles veulent, et bien maintenant, il y en a qui disent : je ne veux pas aller vivre avec 15 autres. Et donc, il y a des parents, de nouveau, qui développent des services plus petits. Et pas que des parents, pas que des parents, il y a des services d’accompagnement qui ont mis ça en place, il y a des institutions qui se sont rendu compte que ce n’était pas possible d’obliger des personnes à vivre comme ça, tout le temps ensemble, et qui se sont éclatées, qui ont loué des appartements dans les environs, etc.

Donc on est vraiment en chemin, dirais-je, pour avoir des réponses plus diversifiées. Pour pouvoir donner de la sécurité à ces personnes. Et alors pour les familles c’est parfois un peu compliqué, hein. Parce que…savoir que son fils ou sa fille vit tout seul, ou en couple, dans un appartement où il n’y a pas un éducateur tout le temps, c’est angoissant. Mais le rôle des associations est aussi de dire aux familles : « Ben, lâchez-leur un peu les baskets aussi ». Et… bon, c’est pas facile, mais voilà, il faut le faire.

Daniel Tresegnie – Direction Générale Personnes Handicapées

Ce sur quoi on y travaille maintenant c’est finalement plus écouter, même si c’est le handicap mental, je vais dire, assez lourd, mais quand même plus écouter les résidents de l’institution. On a peut-être pas assez, dans le passé, travaillé tout ce qui est conseil des usagers, conseil des résidents et on était peut-être pas assez à l’écoute. Et donc là, on est occupé à… à la fois dans les projets de l’institution, dans les conventions, etc. On est occupé à retravailler un peu tout ça pour essayer d’être plus à l’écoute, je vais dire, des personnes qui y vivent. Finalement, elles y vivent 24 heures sur 24. Avec un vieillissement de la population malgré tout. Bon, bah… ce type de handicap, il y a 50 ans, je vais dire, à 30 ou 40 ans souvent, malheureusement, ils décédaient. Maintenant, ben, on a des résidents qui ont dépassé les 65 ans.

Andrée Maes – Altéo

Pour les personnes âgées aussi d’ailleurs. Il y aura, autant du côté des personnes âgées que pour les personnes handicapées, le coût. Et là, il faudra trouver la limite entre les sous et le coût possible à assumer.