Vincent Snoeck – Atingo
Il y a un manque de vision, effectivement, à long terme. D’abord, parce que l’agenda politique ne va jamais au-delà de 4 ou 5 ans. Et ça, c’est problématique. Des gouvernements qui ont une vision à long terme, c’est vraiment très rare. On le voit sur des enjeux qui sont encore plus importants que l’accessibilité. On le voit sur le climat, etc. Ils n’arrivent déjà pas à se projeter au-delà de leur législature. Donc, du coup, c’est vraiment problématique. Or, le souci qu’on a en accessibilité, c’est le même que pour le climat, c’est qu’on est rattrapé par les évènements.
Michel De Jaer – Mutualité socialiste (Solidaris)
C’est important de donner leur donner droit à la parole et permettre en tous les cas que leurs revendications soient relayées par des structures comme l’ASPH. Et aussi que le pouvoir politique tienne compte, tienne plus compte, disons, intègre plus la dimension handicap dans toutes ses politiques. Je pense qu’on a beaucoup évolué à ce niveau-là. Mais que il y a encore beaucoup à faire.
Véronique Duchenne – Belgian Disability Forum (BDF) et Conseil Supérieur National des Personnes Handicapées (CSNPH)
Chacun travaille, défend ses revendications, travaille par moment dans son coin. Et moi, je pense que quelque part, il faut essayer d’aller au-delà de cette division. Au-delà de ça, il y a des combats des revendications à mener de façon beaucoup plus commune.
Daniel Tresegnie – Direction Générale Personnes Handicapées
Les différentes entités n’ont pas spécifiquement envie de parler entre elles. Chacun reste sur son pré carré. Je me souviens d’une année où on a eu le ministre du sport de la Communauté française qui était président, ben qui lui, n’avait aucune compétence en handicap. Donc il… à la limite, il ne bougeait pas, puisqu’il ne savait pas ce qu’il devait faire. Bon, un peu avant la fin de je vais dire de cette année-là j’ai été contacté.
On m’a demandé : tiens, qu’est-ce qu’on pourrait faire ? J’ai fait un rapport expliquant… et c’est même pas une mauvaise volonté de sa part, hein, je crois que lui, à la limite, il était prêt à avancer. Mais c’était une décision illogique. C’était pas dans ses compétences. Il faudrait une conférence interministérielle handicap pure et simple. Et qu’il n’y ait que les ministres qui ont une compétence handicap. On avait décidé, à partir de l’été 2017 je vais dire, d’interroger tous les ministres de l’État, mais de l’État dans toutes ses composantes, hein. Tous les gouvernements. Donc ça fait une soixantaine de ministres, qu’on avait contactés pour voir en pointant plus spécifiquement dans les articles de la Convention et dans les recommandations qui avaient été faites par les experts de l’ONU en 2014 en pointant plus spécifiquement les matières qui les concernaient. Et en leur demandant ce qu’ils avaient fait, depuis lors, pour faire évoluer les choses. Alors ou bien on avait pas de réponse, ou bien certains renvoyaient à la compétence, au ministre qui avait la compétence sur le handicap dans le gouvernement du fédéral ou de la région.
Alors qu’en fait, ça concerne tout le monde. Dans toute décision dans toute… dans tout projet législatif, dans tout arrêté, à la limite, il faudrait examiner quel est l’impact sur les personnes handicapées. Et, bien souvent, le déclic ne se fait pas.